mardi 30 octobre 2012

Madame fait du crochet - défi 14 : le potholder

Petit lecteur dubitatif, je sais déjà ce qui te vient à l'esprit : mais qu'est-ce donc qu'un potholder ? Si tu veux assouvir ton besoin incontrolable d'informations dont l'utilité est soumise au seul juge qu'est ton esprit, sans te précipiter sur les photos ci-dessous qui te seront d'un grand secours, assieds-toi tranquillement et laisse le génie de la lampe éclairer ta lanterne.

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Le potholder (variante de pot-holder, donc littéralement le "teneur de plat chaud") est tout simplement le terme anglais pour notre manique nationale. Mais jette un petit un coup d'oeil, ô lecteur curieux, à la définition anglaise de wiki, une petite phrase qui tient à coeur à toutes les crocheteuses : "A pot-holder is a piece of textile (often quilted) or silicone used to hold hot kitchen cooking equipment, like pots and pans. They are frequently made of polyester and/or cotton. Crocheted potholders can be made out of cotton yarn as a craft project."
Et oui, même chez wiki, l'information de la laine est essentielle.
Tandis qu'en français, le bon vieux charme du cosy anglais se suicide, puisque notre bonne vieille manique dérive du terme manica, en latin, qui représentait une protection anti-killeuse de ouff chez les gladiateurs : "La manica est une protection de cuir garnie de pièces métalliques qui couvrait le bras droit et la main des legionnaires romains et de certain gladiateur, les protégeant du maniement du trident ou du filet.
On la trouve le plus souvent sur les gladiateurs légers qui n'ont alors qu'une arme et la manica en guise de protection." (cf. tjs wiki).

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Bref, ainsi le défi du mois d'octobre 2012 de chez Madame fait du crochet était de confectionner un potholder. Je t'invite à aller y faire un tour, ô lecteur émerveillé, il y a vraiment de belles réalisations, et c'est toujours un vrai plaisir de découvrir toutes les déclinaisons du thème.

Ma participation est faite de coton en granny square, tandis que la doublure est tricotée en jersey fin et en laine. J'ai réuni les deux parties en ajoutant un tour de mailles serrées sur le jersey afin d'assembler les deux carrés au crochet et non à l'aiguille. Tu l'auras compris, ô petit lecteur perspicace, il s'agit d'un freestyle, je n'avais pas de modèle, si ce n'est la vaisselle de mon nouvel appartement.

Enjoy !





vendredi 19 octobre 2012

Madame fait du crochet - défi n°5 : les chaussons

Oui, bon, je suis vraiment en retard pour te montrer, ô petit lecteur crochetophile, ma réalisation pour le défi n°5 de Madame fait du crochet "les chaussons", puisque nous en sommes actuellement au défi n°14 "la manique" (ça avance, ça avance). Mais je n'avais jamais pu retrouver les photos prises à l'époque.



Il s'agit d'une petite paire de chaussons pour la petite nièce du ZonGad'z, Naëlis (j'avoue que l'orthographe de ce superbe prénom m'échappe un chouya), dont le modèle avait été proposé lors du défi. Tu comprendras donc, ô lecteur avide de modèles gratuits, que je ne me souvennâsse point de la manière dont je les ai réalisés, et j'en suis vraiment des plus navrées.

Tu excuseras également la qualité plus que pitoyable des photos, ô lecteur exigeant.

Pour voir les autres réalisations de ce défi, tu peux cliquer ici.

mercredi 17 octobre 2012

Yoko Ogawa, une littérature du silence



As-tu déjà lu un roman ou un recueil de nouvelles de Yôko Ogawa, ô lecteur littératurophile ?
J'ai découvert Yôko Ogawa lorsque j'étais au lycée et que, au petit bonheur la chance, je déambulais dans les allées (dénuées de poussière) de la médiathèque municipale Blaise Cendras de Conflans-Ste-Honorine (un lieu intelligent situé à deux minutes du lycée et qui proposait notamment des salles d'études réservées aux étudiants de tous âges, équipées de matériels informatiques).
J'avais alors décidé de lire au hasard de nouveaux auteurs, en suivant l'ordre alphabétique des fameuses étagères 900 et quelques... Mon petit doigt hasardeux s'est alors hasardé sur une magnifique couverture des éditions Babel (Actes Sud). Double découverte d'alors : je ne connaissais ni la littérature japonaise, ni les éditions Actes Sud.
Je m'emparai alors de tous les romans de Mme Ogawa qui étaient disponibles (Parfum de Glace, le Musée du Silence, La petite pièce hexagonale) et me délectai de cette découverte.

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Je ne l'ai jamais regretté depuis.
Mon seul regret a été la non-présence de Mme Ogawa au Salon du Livre dédié au Japon, alors que le public français répond largement présent en ce qui concerne la lecture de son oeuvre. Enfin...

Un petit mot sur le travail exceptionnel de la traductrice attitrée de Yôko Ogawa pour les éditions Actes Sud : Rose-Marie Makino-Fayolle.

L'écriture de Yôko Ogawa est épurée, à la fois riche et pauvre en détails, rapide et long, oppressant et relaxant. Il me semble encore plus qu'avec aucun autre auteur que ses romans s'adaptent à leur lecteur : la vitesse de lecture qui peut différer d'un instant du jour à un autre offre une palette très complète d'interprétation de telle ou telle description. C'est si beau de lire à son rythme.

Les personnages de papier sont révélés à travers leurs gestes et leurs dialogues, la focalisation interne est toujours sous le joug d'une narratrice (je n'ai, jusqu'alors exception faite du Musée du Silence, jamais lu ni roman ni nouvelle de Mme Ogawa dans le/laquel/lle le narrateur soit un mâle), que cela soit à la première ou à la troisième personne du singulier.

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D'absurde, point. De poésie, tellement.
D'une page à l'autre, les objets présents dans l'univers de Mme Ogawa s'éclairent, refroidissent ou passionnent le récit. Je pense que c'est encore plus le cas dans l'un de ses cinq derniers romans, La marche de Mina, ou encore Cristallisation secrète.

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Comme c'est beau, la littérature de Yôko Ogawa.
Comme c'est juste, puissant, discret, géométrique, dissymétrique, poétique.
Comme des gouttes de couleurs éparses sur une feuille de buvard.
Comme des cris au loin un matin de brume.
Comme le crissement du verre sur lequel on marche.
Comme le sifflement d'un ruisseau qui au loin s'écoule.

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Je te propose, petit lecteur curieux, de lire l'article du 03 mars 2012 de l'ExpressCulture sur la nouvelle génération de romancière japonaise, dont je te propose l'extrait suivant : 

"Visage de cire, sourire figé, teint blafard, Yôko Ogawa est, à 50 ans, la romancière la plus troublante des lettres japonaises. Il faut se méfier de sa prose lisse et limpide, presque durassienne, car c'est l'enfer qui s'y dissimule, avec son cortège d'égarements et de perversions. Sa devise ? Elle l'emprunte à son maître Kawabata : "Il est plus facile d'entrer dans le monde des démons que dans celui des choses réelles." Son oeuvre ? Une quinzaine de romans inclassables, qui exhibent les fantasmes de la chair et la perdition des âmes avec une précision hyperréaliste, quasi fétichiste. Sur le théâtre de la cruauté nipponne, Yôko Ogawa met en scène une société sans repères, sans utopies, où le taux de suicide est l'un des plus élevés du monde. Et si elle écrit, c'est pour déposer quelques flocons d'absolu sur cette noirceur morbide qui obstrue tragiquement l'horizon de son époque. "La lumière du silence illumine les mots", dit-elle, comme si l'écriture était une prière balbutiée dans un monde privé de transcendance. 

Décrits par une voix monocorde, les personnages de Yôko Ogawa sont toujours saisis au moment où quelque chose se casse en eux. Elle est la calligraphe des fêlures muettes, des brèches physiques et mentales, des dérèglements des sens. Avec cette explication : "Je souhaite révéler à travers mes récits la face cachée de l'homme, la faiblesse et la sauvagerie qui sont en chacun de nous. Je n'ai jamais considéré qu'il existait une morale : le beau et le laid, le bien et le mal, le blanc et le noir ne s'opposent pas, ils se côtoient, s'emmêlent de façon très équivoque. Je m'intéresse à la limite vaine qui est censée les séparer." 

Traduite chez Actes Sud par Rose-Marie Makino-Fayolle, Yôko Ogawa s'est fait connaître en France avec La Piscine, récit d'un enfermement entre les murs d'un orphelinat, et avec Hôtel Iris, un conte cruel où l'on voit une adolescente descendre dans la géhenne sadomasochiste face à un vieillard qui la brutalise et la contraint aux pires déviances sexuelles. Mais autant l'univers de la Japonaise semble détraqué, autant son écriture reste froide et impassible, comme un bloc de glace posé sur un volcan de violences et de folies. Autre obsession, sous la plume de Yôko Ogawa : le monde de la maladie et du handicap, la surdité dans Amours en marge, l'aphasie dans La Mer, la confrontation avec la mort dans Le Musée du silence et dans Une parfaite chambre de malade

Et avec La Petite Pièce hexagonale, nous replongeons dans cette "inquiétante étrangeté" qui teinte d'effroi tous les récits de Yôko Ogawa : sa narratrice s'accroche à une silhouette fantomatique - une vieille femme rencontrée dans le hall d'une piscine - et elle la suit comme un automate, sans raison, sans but, sans espoir... D'un livre à l'autre, Yôko Ogawa déroute ses lecteurs jusqu'au vertige. En leur offrant sa musique si singulière, une mélodie funeste, obsédante, très japonaise dans sa sobriété meurtrière."





mardi 16 octobre 2012

Pic et pic et colégram

Tu dois absolument connaître une chose sur la colocation, ô lecteur intrigué par ce titre de comptine de ton enfance : l'intérêt d'avoir une coloc qui a presque tout fait, c'est quand tu te décides le faire aussi, finalement, c'est pas si grave. Même qu'elle pourrait bien avoir une bonne adresse à te filer. (Tu comprendras plus tard, en même temps que ce titre qui te donne des vertiges).

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Choisissant l'excuse d'une virée parisienne pour remettre une mission de relecture en retard aux mains propres d'une éditrice, nous en profitâmes pour nous faire shampouiner par une grande folle éméchée ("Vous avez vu qui est sorti dans le dernier épisode de Danse avec les ringards stars ?", fut la plus pertinente de ces remarques). Une fois passé cet instant de pur délire capillaire au cours duquel nous nous sommes presque égarées au pays des gossips, nous avons dévalisé Aroma-Zone.
Amora-Zone, ô petit lecteur choupinounet, je t'en parlerai une autre fois, le compte en banque de ladite coloc n'est pas encore prêt à livrer ce qu'il appelle lui-même "une version moderne du sac de Rome".

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Arrivons donc rapidement où je veux te mener, ô lecteur docile, le pourquoi-du-comment-je-te-dis-que-c'est-bien-d'être-rassurée-par-l'expérience-de-ta-coloc... 
Parce que quand tu as décidé de traiter ton oreille de gruyère, c'est encourageant de savoir qu'elle l'a déjà fait et a survécu et que toi, allez, finalement quand tu relativises, tu arrêtes d'exagérer et tu te rends compte que ce n'est qu'une aiguille de la taille de la Tour Eiffel que Lulu (oui, Lulu, la madame qui a dessiné un point au feutre sur le haut de ta chaire d'ouïe) vient de sortir de son sachet stérilisé...

Une Tour Eiffel, une Tour Montparnasse et une Tour Saint-Jacques plus tard, j'adore le gruyère (trois petits trous, pic et pic et colégram), mais punaise, qu'est-ce qu'il pique !


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Ah et... ce qu'ils ne te disent pas, ô petit lecteur attentif qui retiendra la leçon, c'est que ton oreille est attachée à l'ensemble de ta tête. Tu n'as donc plus le droit de parler, de rire, de respirer ou de bouger un tant soit peu ton visage si tu ne veux pas que l'excroissance sadique de ton crâne (ta peau) ne tire sur tes auriculae.

Bilan pour toi, ô craintif, quant à l'état de mes chères auris (oui, ô lecteur cultivé, le mot oreille dérive du latin auricula, lui-même descendant du latin ancien auris) : 
- lobes d'oreille : + 2 (trois semaines de soins intensifs et ensuite, oyez-jeunesse !)
- cartilage : + 1 tunnel sous la Manche de 1,2 mm.
Le tout pour 15 jours de désinfectant et 2 mois de sérumFI.

mercredi 10 octobre 2012

Innocent, Petits frères des pauvres et tous petits bonnets

La marque de jus de fruits et smoothies que tu dois bien connaître, ô lecteur gourmand, remet les aiguilles à l'heure cette année et réitère son opération spéciale "un bonnet, une bouteille, 20 centimes".
L'opération est intitulée "Mets ton bonnet" et le principe est simple : pour chaque bouteille de jus ou de smoothie vendue avec un bonnet sur son bouchon, 20 centimes sont reversés à l'association Les Petits Frères des Pauvres.
Pour te donner un ordre d'idée, ô lecteur sceptique, voici les résultats des années précédentes : 
- 2011 : 210 000 bonnets, 42 000 € pour l'association,
- 2010 : 100 000 bonnets, 20 000 € pour l'association,
- quelques 1100 tricoteuses bénévoles recensées en 2009.



Les Petits Frères des Pauvres, c'est une association qui accompagne dans une relation fraternelle des personnes - majoritairement plus de 50 ans - souffrant de solitude, de pauvreté, d'exclusion et de maladies graves. Elle a été reconnue d'utilité publique. Tu pourras apprendre tout ce qu'il est bon de savoir à son propos ici.

Quant à l'opération Innocent "Mets ton bonnet", tu peux la découvrir sur le site internet de la marque, ici. Note bien, ô petit lecteur attentif, que des cafés tricots sont organisés un peu partout dans l'hexagone pour permettre aux aventurières de la pelote de se retrouver chaleureusement.

Alors oui, évidemment, c'est un très bon coup marketing pour Innocent, ils sont assurés de vendre leurs petites bouteilles tout l'hiver. Mais ils ont réussi à faire du marketing de façon ludique, solidaire et social... On ne peut pas en dire autant de tous. Tricoter, faire un don, ne pas être prise pour une bille, moi, cela me va très bien.

Sur ce, voici donc les petits bonnets (première tournée) que j'ai préparé afin de participer à cette opération. (Clique, clique, ô lecteur multimédia, pour que les photos apparaissent plus grandes.)






Nota Bene : merci au site de l'association des Petits Frères des Pauvres d'abord posté l'astuce du pompon à la fourchette, je pense sincèrement que cela va changer ma vie, à tout jamais ! (Tu trouves que j'en fais trop, ô lecteur sarcastique ?)

dimanche 7 octobre 2012

Mégalomanie et auto-entreprenariat

La discussion très rythmée qu'il y a eu chez Caroline (ici) me donne envie d'apporter mon petit article à l'édifice de la polémique auto-entreprenariat.

Si tu ne sais pas du tout de quoi il s'agit, ô lecteur un petit peu en retard, tu peux lire la superbe brochure pas du tout attirante ni aguichante du gouvernement (notes par ailleurs, ô lecteur attentif, qu'il est clairement marqué que chômage et auto-entreprenariat vont de paire... Intéressant, alors qu'une gestionnaire de fiches de paies de ma connaissance (bon, d'accord, ma mère) m'affirme que ses clients ont toutes les peines du monde à accéder au chômage à cause de leur nouveau statut...)

Si tu lis l'article de Caroline, mais surtout les très nombreux commentaires qui ont suivis, ô petit lecteur curieux et acharné, tu comprendras rapidement que ce statut peut en mettre plus d'un en colère, selon que l'on se situe du côté auto-entrepreneur de la barrière ou bien de l'autre côté des salariés indépendants et des salariés tout court (voire des chômeurs en recherche active d'emploi).

D'aucuns très courageux se lancent dans la véritable création d'entreprise, ne passent pas par la case auto-entreprenariat et ne touchent pas vingt milles euros ; d'autres passent par la case auto-entreprenariat (via la micro-entreprise) et ne touchent pas non plus vingt mille euros ; enfin les derniers souhaitent mettre du beurre dans les épinards, le RSA ou le SMIC et deviennent "à côté" auto-entrepreneurs.

Tu l'auras compris, ô lecteur perspicace, ce statut est majoritairement un "à côté", un + produit du salariat, ou un + produit de l'entreprenariat, en attendant de sauter dans le vide de l'embauche.

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Magnifique dirons-nous, sauf lorsque dans beaucoup de secteurs, il paralyse l'embauche. Et le cercle vicieux de cette histoire, c'est que ce statut freine "mon" embauche, qu'il prend la place des correctrices/relectrices qui pourraient être embauchées en CDD ou même en CDI, car la plupart de ces correctrices (je me permets de parler au féminin au vue des statistiques genrées de mon secteur) ont abandonné l'idée d'avoir un poste fixe et sont passées auto-entrepreneuses.

Super.
Donc que faire, me diras-tu, afin 1) de trouver du travail rapidement, 2) de gagner un peu de pépète pour ne pas vivre que sur le RSA, 3) ne pas avoir une période d'inactivité trop visible ni trop longue sur mon CV, 4) créer un répertoire de contacts qui pourraient me permettre d'avoir un pied dans l'entreprise, l'autre dans une lettre de motivation ?
Oui, faire comme tout le monde...
Super.

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Je suis malgré tout très enthousiaste face à ce statut, qui de mon point de vue (le "bon" côté de la barrière) présente beaucoup d'avantages afin de ne pas sombrer dans la déprime post-études : Je suis nulle, personne ne veut de moi. 

Erreur.

Ça m'apprendra à choisir un métier dans un secteur bouché ? 
Néni !

Ça m'apprend juste à persévérer et à mieux chercher, à abaisser mes exigences et à m'ouvrir à d'autres opportunités.

L'avantage de travailler chez soi.


En attendant, deux heures par jour, je relie, je corrige, je contrôle, je vérifie, j'harmonise, je check, je balise, je..., je..., je...

Je fais surtout attention à ne pas trop le rester...

mardi 2 octobre 2012

Larmes et Lecture - La liste de mes envies de Grégoire Delacourt

Peu de romans ont eu la faculté de me faire pleurer du bonheur de lire.
Oui, c'est possible ; c'est rare mais c'est possible.

Tu connais cette sentation, ô lecteur qui lit : tu tournes une page rapidement, tu respires de la septième respiration et tu te dis, en ton fort entérieur très fort et costaud que tu as fait le bon choix (ou que tu as bien fait d'écouter la personne qui te l'a recommandé) : que ce livre est exceptionnel, car il est beau.

Un beau livre, de celui qui te ramène en toi, de celui qui te faire vivre "autre chose", de celui qui te fait frémir (de peur, de plaisir, de dégoût), de celui qui t'interroge, qui va te chercher loin, très loin (trop loin ?).

La liste de mes envies, Grégoire Delacourt, Éditions JC Lattès, 185 pages, 16€


La liste de mes envies, tu en as certainement déjà entendu parlé, petit lecteur audacieux qui écoute, regarde ou lie les informations et qui sait donc que ce roman fait partie des "must-have" de la rentrée. Mais la liste de mes envies est surprenant de poésie, de tendresse, d'angoisse, de nostalgie, de vide, de silence.

D'autres te diront qu'il s'agit d'un roman de gare, que ce n'est que du Lévy-Mussot-Nothomb vendeur. Ils ont tort d'être restés dans leurs gonds. Je déteste les Lévy-Mussot-Nothomberies, ça ne m'empêche pas de lire autre chose que les ronds de cuire pompeux présélectionnés pour le prix Goncourt.
J'aime la littérature et j'ai lu les Lévy-Mussot-Nothomberies. Je proteste contre l'exclusion linguistique qu'est cette notion de "roman de gare". Il se trouve que oui, j'ai lu la liste de mes envies dans une gare, puisque c'est (enfin, c'était, puisque je suis devenue oisivement demandeuse d'emploi) le seul endroit possible pour lire en étant éveillée. Cela ne m'a pas empêché de me dire que ce roman est la plus belle découverte que j'ai faite de cette rentrée, car j'ai vécu mon expérience de lecture et ne l'ai pas subi par "mode" ou par "snobisme littéraire".

La liste de mes envies est à mettre sur toutes les listes.

La liste de mes envies, c'est un beau roman, c'est une belle histoire, c'est une belle rencontre entre toi et la littérature.

Elle ressemble à quoi, la liste de tes envies ?